Des chèvres

Nos chèvres sont de race Massif-Central . C’est une race dont les caractéristiques principales sont : d’être locale, rustique, bonne nettoyeuse, bonne marcheuse et donnant un lait d’une quantité peu volumineuse mais d’une qualité très riche et très fromageable.
Notre « propriété » étant relativement réduite (à peine deux hectares), nous essayons donc de faire un maximum de parcours avec le troupeau. C’est à dire que nous promenons les chèvres sur les bords de chemins, en sous-bois, dans les friches naturelles et autres ancien lieux végétalisés et plus ou moins laissés à l’abandon.
Les sorties en parcours sont très chronophages car elles nécessitent évidemment la présence du berger du fait que les lieux visités ne sont pas clôturés et que le troupeau longe souvent des parcelles appartenant à d’autres fermiers. Mais cela reste une activité très bénéfique qui permet d’observer son troupeau, d’apprendre de la nature et de méditer sur des sujets divers et variés. C’est aussi souvent l’occasion de faire une bonne sieste au son des clochettes des chèvres. La sieste étant une activité agréable cela s’entend mais aussi et surtout indispensable du fait du rythme quotidien au plus fort de la saison.

En effet, les jours de marché (3 par semaine pour le moment), il faut se lever à 4h30 pour passer en fromagerie fabriquer la production quotidienne avant de charger le véhicule et de se rendre sur les lieux de vente. Inutile de dire que les après-midi sont parfois difficiles à tenir sans sieste… D’autant plus que la traite, quotidienne, arrive vite (16h idéalement) et qu’entre temps il y a souvent tout un tas de choses à faire.
Nous avons fait le choix d’être en mono-traite (c’est à dire de ne traire qu’une seule fois par jour) car même si nous « perdons » entre 15 et 20% de lait, cela nous permet de récupérer un lait plus « gras » et de gérer tous à côtés de la ferme.
Notre troupeau est constitué d’une trentaine de chèvres (seuil que nous nous sommes donnés) et d’un bouc que nous échangeons tous les ans afin de ne pas avoir de problème de consanguinité. Nous conservons ainsi entre 2 et 4 chevrettes chaque année afin d’assurer le renouvellement (vente de certaines chèvres qui ne nous satisfont pas/ chèvres qui partent à la réforme/ chèvres qui pourraient être décédées dans la saison / etc…). Les autres chevrettes sont vendues à d’autres éleveurs ou à des particuliers qui possèdent des terrains escarpés difficiles à entretenir.
Toutes les chèvres sont inscrites à l’inventaire de la race et les chevrettes que l’on conserve ne sont pas mises à la saillie avant leur 2 ans et demi. En effet, les animaux de races rustiques comme l’est la chèvre du Massif-Central sont des animaux à croissance lente. Concernant les petits mâles (les chevreaux), ceux-ci sont généralement envoyés en abattoir pour valoriser la viande qui est très fine et loin d’être aussi « forte » que la viande d’agneau.

Seul un petit chevreau est généralement conservé comme futur reproducteur. Généralement, ce dernier est le fils d’une très bonne laitière. Il sera vendu (ou échangé) vers l’âge de 3 à 6 mois à un autre élevage pour éviter les problèmes de consanguinité.

Lors de la période des naissances, nous laissons les petits sous les mères 24h/24 durant le premier mois. Puis, lors du second mois, ils ne sont mis sous les mères que le soir après la traite des mères jusqu’au lendemain matin où ils sont de nouveau séparés de leurs mères durant une heure afin que celles-ci puissent manger tranquillement. Au bout d’une heure, ils sont remis avec leurs mères jusqu’à la mi-journée où ils sont de nouveau séparés pour que les mères puissent aller pâturer dehors. Celles-ci rentrent en fin d’après-midi pour la traite à l’issue de laquelle elles retrouvent leurs petits pour une nouvelle nuit complète.

Le troisième mois, les petits qui se sont doucement habitués au foin en parallèle des tétées ne sont mis sous les mères que une heure le matin et une heure le soir. Le reste du temps, ils sont dans des parcs spécifiques où ils ont accès au foin et à l’eau à volonté.

A l’âge de 3 mois environ, les mâles sont envoyés à l’abattoir.

La chèvre est un animal qui reste relativement fragile et particulièrement sensible aux problèmes de parasitisme (pulmonaires, digestifs). Afin de rester dans notre ligne de conduite, nous évitons au maximum d’avoir recours à l’allopathie bien souvent synonyme de traitements chimiques. Nous privilégions donc autant que possible l’homéopathie et la phytothérapie. Ce qui nécessite de se former quelque peu et d’être très attentif aux comportement des animaux et très vigilant à la moindre alerte.

Enfin, nos chèvres sont exclusivement nourries au foin, à l’herbe et aux végétaux qu’elles croisent lors des sorties en parcours (frêne/noisetier/ronces/orties/sapin/saule/fleurs des champs/…)

Elles ne reçoivent que 250g de granulés reconstitués (mélange de céréales et de luzerne déshydratée) lors de leur passage au quai de traite.