la transhumance, ça vous parle ???

En apiculture “la transhumance” est le fait de déplacer ses ruche d’un spot à un autre dans l’espoir de bénéficier de la floraison et du nectar de fleurs que l’on n’aurait pas sur son propre emplacement.

Bien généralement ce sont les “gros” professionnels qui pratiquent la transhumance. Avec un gros camion-plateau sur lequel ils chargent leurs ruches en soirée pour faire la route de nuit afin que les abeilles accèdent à leur nouveau spot dès le lendemain matin. Elles resteront sur ce nouveau site le temps que durera la floraison des espèces végétales visées puis repartiront sur leur camion-plateau pour retourner chez elles ou bien de nouveau être déplacées sur un autre spot.

Et savez-vous qu’une ruche, au plus fort de la saison, contient environ 60.000 abeilles ? Oui oui, soixante mille !

Quel rapport avec ce qui précède ? Et bien vous imaginez aisément que vu le prix du gasoil, le “gros” pro a tout intérêt à rentabiliser son déplacement. Donc, généralement, c’est avec une cinquantaine de ruches qu’il taille la route pour arriver souvent dans un endroit tranquille où aucun autre pro n’est déjà installé sans quoi ça risquerait d’être conflictuel… En revanche, si un ou quelques “petits” apiculteurs sont installés dans le coin, le “gros” s’en fout comme de sa première chemise évidemment. Du coup il lâche au bas mot dans la nature 50 x 60.000 abeilles. Ce qui fait 3 millions d’abeilles qui débarquent du jour au lendemain dans un écosystème où régnait probablement une douce tranquillité et dans lequel vivaient paisiblement tout un tas de petits insectes butineurs qui voient arriver une concurrence de masse pour butiner leurs fleurs.

Et bien moi je déteste la transhumance. Et je n’ai aucune considération pour ceux qui la pratique.

Et j’ai préféré depuis 10 ans maintenant planter CHEZ MOI tout un tas de végétaux mellifères et pollinifères afin de ne pas aller perturber des écosystèmes ou emmerder d’autres “petits” apiculteurs.

En dix ans, j’ai donc planté : des tilleuls, des robiniers faux-acacias, des cotonéasters, des lyciets communs (baies de goji), un cornouiller, un caragana, des amélanchiers, des évodias, un érable sycomore, des cerisiers, des pommiers, des poiriers, des pruniers, des châtaigniers, des églantiers de Hollande, des loniceras frangantissima ainsi que tout un tas de plantes buissonnantes. (voir catalogue de végétaux mellifères de Jacky BORIE dans l’article suivant)

Mes abeilles profitent grandement de cette manne qui vient compléter ce qu’elles trouvaient déjà dans notre joli petit coin de paradis ! Et nous, en plus de récolter un miel multi-floral et très goûteux, nous commençons à récolter nos premiers fruits !

Et cerise sur le gâteau : je ne vais pas emmerder les autres apiculteurs en déplaçant mes ruches autour de chez eux